Pourquoi l'allaitement en France est-il peu mis en avant, contrairement à d’autres pays européens ?
- justejuliette3
- 6 mars
- 3 min de lecture

L’allaitement maternel, bien que reconnu pour ses nombreux bienfaits, reste un sujet encore trop peu mis en avant en France comparé à d'autres pays européens. Alors que dans des nations comme la Suède, la Norvège ou le Royaume-Uni, l’allaitement est largement soutenu et encouragé, la France semble avoir du retard. Quelles sont les raisons derrière cette différence ?
1. Une culture du biberon bien ancrée
En France, la culture du biberon est profondément enracinée. Depuis plusieurs générations, la société associe souvent le biberon à la modernité, la praticité et l'autonomie, tandis que l'allaitement est parfois perçu comme un retour aux pratiques "naturelles", jugées moins pratiques dans le quotidien des familles modernes. Cette idée est alimentée par des stéréotypes qui marginalisent l'allaitement et favorisent l'utilisation du lait infantile.
2. Le manque de soutien à l’allaitement
Bien que l’allaitement soit encouragé par l'OMS, il manque un véritable soutien institutionnel en France. Les maternités ne disposent pas toujours des ressources nécessaires pour accompagner les jeunes mamans, et les praticiens de santé ne sont pas toujours formés pour fournir des conseils avisés. De plus, de nombreuses femmes manquent de soutien après leur retour à la maison, ce qui peut les décourager. En comparaison, des pays comme la Finlande ou la Suède mettent en place des politiques de soutien à l'allaitement avec des conseillers spécialisés, et des informations claires pour les jeunes mères.
3. Des congés parentaux plus courts
Le congé maternité en France est certes protégé, mais il reste relativement court comparé à d'autres pays européens. En Suède, par exemple, le congé parental est de 480 jours, et l’allaitement est souvent plus facile à maintenir lorsque les mères peuvent rester plus longtemps avec leur enfant après la naissance. Les mamans françaises, après seulement quelques semaines, peuvent ressentir la pression de reprendre le travail, ce qui complique la continuité de l’allaitement.
4. Une information fragmentée et inégale
Si de plus en plus de femmes cherchent à s'informer sur l'allaitement, l'accès à une information claire et de qualité n’est pas toujours garanti. Tandis que des associations comme La Leche League et des professionnels de santé tentent de combler ce manque, l’information reste trop fragmentée, et toutes les mères n'ont pas accès aux ressources nécessaires. Les pays où l'allaitement est mieux soutenu mettent en place des campagnes de sensibilisation, des formations et des suivis personnalisés, ce qui n'est pas encore systématique en France.
5. La pression sociale et la culpabilisation
Les femmes en France se retrouvent souvent tiraillées entre plusieurs choix, parfois perçus comme opposés : l’allaitement maternel d’un côté, et la liberté d’allaiter ou de ne pas allaiter sans jugement de l’autre. La pression sociale est souvent forte, et les femmes peuvent se sentir coupables si elles choisissent de ne pas allaiter, mais aussi mal soutenues ou mal informées si elles choisissent d’allaiter. Dans d’autres pays européens, comme au Danemark, la norme sociale est davantage de soutenir et d'encourager les mères, sans les juger pour leurs choix.
6. Une vision pragmatique des soins aux nourrissons
Enfin, dans des pays comme la France, la médecine de confort et les avancées technologiques sont souvent préférées à une approche plus "naturelle" de la parentalité. Le recours aux substituts du lait maternel est plus courant, et les soins à l’enfant sont souvent axés sur des solutions rapides et pratiques. Cela contraste avec des pays où l’allaitement est davantage valorisé pour ses bénéfices à long terme, et où des infrastructures sont mises en place pour soutenir les mères et les nourrissons dans cette démarche.
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